Explorations

Dans deux jours, du 26 juillet au 11 août, s’ouvrent les Jeux Olympiques de Paris. Ils accueilleront pour la première fois dans l’histoire, autant de compétiteurs que de compétitrices. Malgré les divers parcours d’obstacles, ici et ailleurs en Méditerranée, plus que jamais le sport fonctionne pour les femmes comme un moteur d’émancipation. Ce dossier sur leur relation au sport le démontre.

Aux Jeux olympiques de Paris 2024, le pays asiatique rêve son butin de médailles prestigieuses, notamment grâce à la lutte et, en particulier, à Vinesh Phogat qui figure parmi les meilleurs athlètes et espoirs de l’Inde. Après s'être illustrée dans de grandes compétitions nationales et internationales, la lutteuse vient de remporter l'or au Grand Prix d'Espagne, devenant le symbole d'une discipline traditionnellement considérée comme masculine.

Même si elle s’est retirée de la compétition des Jeux Olympiques de Paris (26 juillet-11 aout) pour cause d’un genou fragile, la championne de tennis tunisienne, Ons Jabeur, reste une fierté nationale. Son ascension, ses performances et son classement mondial (deuxième en 2022), prouvent aux Tunisiens, déçus par l’échec de leur révolution de 2011, qu’ils n’ont pas tout raté.

Si les femmes ont été tenues en marge de la pratique sportive pendant des siècles, leur entrée massive dans le monde du sport continue de perpétrer une discrimination de genre importante allant de l’hypersexualisation de leur corps d’athlète à une négation de celui-ci soumis aux cycles menstruels.

En Italie, les incidents racistes à l'encontre des championnes d'origine africaine qui représentent le pays dans les compétitions nationales et internationales sont de plus en plus fréquents. A la veille des Jeux Olympiques de Paris (26 juillet -11 aout), il est bon de rappeler que ce phénomène constitue une menace sérieuse pour le droit au sport des femmes, durement acquis tout au long d’une bonne centaine d'années.

C’est la deuxième saison consécutive où le festival de Cannes met à l’honneur les femmes et leurs combats. Cette grand-messe du cinéma mondial semble également vouloir distinguer des œuvres adoptant le « female gaze » (le regard féminin)

Il en aura fallu des années, des combats singuliers et collectifs, des aveux, des coups de gueule et des sorties de scène pour que le cinéma de l’Hexagone laisse le lent et timide Me Too français se frayer un chemin en son sein. Même le festival de Cannes a fini par se délester de quelques strass...

Dans le documentaire, « Bye Bye Tibériade », de Lina Soualem, la réalisatrice concentre toute son attention sur la lignée féminine, qui la rattache à sa famille maternelle de Palestine. Prenant pour guide de ses explorations, sa mère la comédienne Hiam Abbass, elle raconte l’exil, le déplacement, le déchirement et le trauma des départs précipités ayant marqué quatre générations de femmes palestiniennes. Dans un monde meilleur, le documentaire de Lina Soualem aurait mérité la Palme de la délicatesse !

Emna Mrabet est maîtresse de conférences au département cinéma de l’université Paris 8 où elle enseigne, notamment, l’esthétique du cinéma, la réalisation documentaire et l’analyse filmique. Elle s’intéresse en particulier dans ses travaux de recherche à la question identitaire chez les cinéastes issu.e.s de l’immigration maghrébine, avec un focus sur les films de réalisatrices tunisiennes. Avec Ons Kammoun, enseignante chercheuse en cinéma à Tunis, elle coordonne actuellement l’organisation, à Tunis, d’un colloque les 13 et 14 juin sur « Genre et émancipation dans le cinéma arabe ».

Malgré son origine populaire et… antifasciste cette grand-messe du cinéma international qu’est le festival de Cannes est devenu inaccessible. C’est ce que confient une dizaine de jeunes femmes de la région à notre journaliste. De l’autre côté des barrières, ces jeunes Azuréennes peinent à trouver leur place dans leur propre ville face aux gens « d’en haut », ces « autres », stars, mannequins, actrices ou influenceuses. Notre reportage.