Dans « Une Chambre à Soi », Virginia Woolf interroge les raisons pour lesquelles les femmes, au fil des siècles, ont été empêchées d’écrire, de penser et de créer avec autant de liberté que les hommes. Elle avance alors l’hypothèse qu'une femme doit au moins disposer : « de quelque argent et d'une chambre à soi » si elle veut produire une œuvre romanesque.
Beaucoup de temps s’est écoulé depuis la publication en 1929 de ce texte, un délicieux pamphlet, considéré comme tenant une place importante dans l'histoire du féminisme. Les femmes ont, dans l’intervalle, largement milité pour réduire les discriminations les visant. Résultat : des générations de romancières, de poètes, d’essayistes et de biographes ayant accédé à l’éducation, l’autonomie économique et à l’espace public, se sont succédées sur la scène littéraire du monde. Elles ont participé, grâce à leur imaginaire, leur talent et leur génie à en finir avec le silence des femmes et à rendre plurielle la littérature.
En cette saison estivale si propice à la lecture, nous avons choisi de tirer de nos archives des présentations de six livres à lire, à relire et à offrir. Leurs autrices, toutes méditerranéennes, y défendent avec brio la cause des femmes. Elles s’appellent Azza Filali, Monia Ben Jemia, Hajar Azell, Alice Kaplan, Michela Murgia, Pauline Hillier et ont pour point commun avec Simone De Beauvoir, Virginia Woolf, Margaret Atwood ou encore Nawel Saadaoui de placer la femme au centre de la narration et de l’Histoire.