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Représentation politique des femmes en Espagne
L’Espagne, monarchie parlementaire, a une législation avancée en ce qui concerne l’approche sexospécifique. En 2004, elle a approuvé une loi novatrice contre la violence sexiste, et en 2017 le parlement a signé un pacte visant à éliminer les lacunes dans la protection effective des femmes.
En 2018 et 2019, l’Espagne a vécu ses mobilisations féministes les plus significatives. Actuellement, elle a un gouvernement auquel participent deux partis politiques de gauche. L’accord pour gouverner ensemble comprend un chapitre spécifique sur les politiques de genre qui concernent l’emploi, la profession et des mesures concrètes pour lutter contre la violence sexiste, pour combler les lacunes des femmes dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, entre autres. Cependant, malgré tout, les Espagnoles continuent de souffrir de discrimination, féminicides et sexisme.
Le mouvement féministe en Espagne
Le mouvement féministe en Espagne a atteint son apogée juste avant le début de la Pandémie de Covid-19 en 2020. Depuis 2018, la diversité du mouvement a été priorisée et renforcée grâce à la participation des femmes migrantes, des femmes de couleur et des individus et groupes du LGBTIQ. Cependant, depuis 2020, on assiste à une fragmentation du mouvement provoquée par des débats polarisés sur le transgendérisme, et les femmes-trans en particulier. Ces conflits ont été déclenchée par l’annonce, faite par le gouvernement, d’une loi qui permettrait l’autodétermination vis-à-vis du genre, ce qui a exacerbé les discordes entre les féministes, et généré une crise grave au sein du gouvernement de coalition formé par deux partis politiques qui ont des positions opposées sur cette question.
Formes de discrimination contre les femmes
La violence sexiste continue d’être un grave problème en Espagne. Chaque année, en moyenne 60 femmes sont assassinées par leur partenaire, ou ex-partenaire. Environ 1100 femmes ont été tuées depuis 2003, année où le gouvernement espagnol a commencé à ouvrir un dossier sur ces meurtres. On estime que plus de 600 000 personnes en Espagne souffrent de différentes formes de violence sexiste.
Ces dernières années, la lutte contre ce type de violence est devenue une priorité politique pour les activistes. Cependant, des lacunes importantes en termes de ressources et de formation des juges et de la police perdurent.
En ce qui concerne l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes, l’Espagne occupe la 29e place dans l’indice mondial des disparités entre sexes. Si l’Espagne continue à avancer à ce rythme, cette lacune ne sera pas comblée avant 2064.
Actuellement, les féministes espagnoles exigent la fin radicale de la discrimination structurelle, de la précarité et de la pauvreté des femmes ; elles exigent également de mettre fin à l’agenda évolutionniste croissant de l’extrême droite dans le pays. L’interdiction de la gestation pour autrui est l’une des revendications qui jouit d’un consensus au sein du mouvement féministe en Espagne.