Festivals de cinéma : La révolution du regard féminin a commencé

C’est la deuxième saison consécutive où le festival de Cannes met à l’honneur les femmes et leurs combats. Cette grand-messe du cinéma mondial semble également vouloir distinguer des œuvres adoptant le « female gaze » (le regard féminin)

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Crédit photo l'image mise en avant : © Festival international du film de femmes de Créteil

La Palme d’or attribuée l’année passée à « Anatomie d’une chute », de la Française Justine Triet, une histoire, qui met une expérience féminine défiant l’ordre patriarcal au centre de la narration, a continué le long de l’année 2024 à récolter des prix prestigieux.

Si « Les Filles d’Olfa », de la Tunisienne Kaouthar Ben Hania, a rencontré un moindre succès planétaire, il a également marqué par ses personnages féminins « prenant leur destin en main », comme le souligne dans une interview la chercheuse Emna Mrabet

Cannes 2024, qui attire des jeunes filles, à la fois en mal d’icônes et imprégnées par le Me too du cinéma français, a récidivé cette année en primant des histoires engagées en faveur des femmes : « Anora », de Sean Baker (Palme d’or), sur les travailleuses de sexe et « Emilia Perez » (Prix du Jury), de Jacques Audiard mettant en lumière un chef de cartel mexicain entamant une transition de genre. 

Cette grand-messe du cinéma mondial semble également vouloir distinguer des œuvres adoptant le « female gaze » (le regard féminin), y compris lorsqu’elles sont réalisées par des hommes. Il s’agit d’une mutation de fond, qui gagne du terrain en décidant de « filmer la multiplicité du féminin et faire résonner les voix des femmes qu’on n’entend pas…», comme l’écrit Iris Brey dans son livre-manifeste dédié au « female gaze ». 

Et voilà que cette perception-là surgit ici au détour d’un long métrage italien, aux 5 millions d'entrées, « Il y a encore demain » de Paola Cortellesi, d’un documentaire, « Bye Bye Tibériade », de Lina Soualem, consacré à la mémoire d’une lignée de femmes palestiniennes et plus encore, dans la sélection du Festival du film méditerranée d’Annaba, en Algérie

Selon toute apparence, la « révolution à l’écran », annoncée par Brey ne fait que commencer…

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