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La Palme d’or attribuée l’année passée à « Anatomie d’une chute », de la Française Justine Triet, une histoire, qui met une expérience féminine défiant l’ordre patriarcal au centre de la narration, a continué le long de l’année 2024 à récolter des prix prestigieux.
Si « Les Filles d’Olfa », de la Tunisienne Kaouthar Ben Hania, a rencontré un moindre succès planétaire, il a également marqué par ses personnages féminins « prenant leur destin en main », comme le souligne dans une interview la chercheuse Emna Mrabet.
Cannes 2024, qui attire des jeunes filles, à la fois en mal d’icônes et imprégnées par le Me too du cinéma français, a récidivé cette année en primant des histoires engagées en faveur des femmes : « Anora », de Sean Baker (Palme d’or), sur les travailleuses de sexe et « Emilia Perez » (Prix du Jury), de Jacques Audiard mettant en lumière un chef de cartel mexicain entamant une transition de genre.
Cette grand-messe du cinéma mondial semble également vouloir distinguer des œuvres adoptant le « female gaze » (le regard féminin), y compris lorsqu’elles sont réalisées par des hommes. Il s’agit d’une mutation de fond, qui gagne du terrain en décidant de « filmer la multiplicité du féminin et faire résonner les voix des femmes qu’on n’entend pas…», comme l’écrit Iris Brey dans son livre-manifeste dédié au « female gaze ».
Et voilà que cette perception-là surgit ici au détour d’un documentaire, « Bye Bye Tibériade », de Lina Soualem, consacré à la mémoire d’une lignée de femmes palestiniennes et plus encore, dans la sélection du Festival du film méditerranée d’Annaba, en Algérie.
Selon toute apparence, la « révolution à l’écran », annoncée par Brey ne fait que commencer…
Olfa Belhassine est journaliste au quotidien La Presse depuis l’année 1990. Après la Révolution de 2011, elle publie sur Libération, Le Monde et Courrier International des articles témoignant de son expérience de journaliste avant et après la chute du régime du président Ben Ali. En 2013, elle obtient le premier Prix du journalisme du Centre de la Femme arabe pour son enquête sur le mariage coutumier en Tunisie publiée sur le journal La Presse. Elle est depuis 2015 la correspondante en Tunisie de JusticeInfo.net, un site spécialisé dans la justice transitionnelle à travers le monde. Olfa Belhassine et Hedia Baraket ont publié un livre intitulé 'Ces nouveaux mots qui font la Tunisie', une analyse approfondie sur la transition politique en Tunisie après la révolution.
© 2023 Medfeminiswiya - Réseau Méditerranéen pour l'Information Féministe
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