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Les Tunisiennes, en proie à une double violence

Entre l'enclume de leurs maris et le marteau de la police, les femmes tunisiennes se sentent doublement menacées.

Sana Adouni Sana Adouni
4 septembre 2023
dans Explorations, Reportages
49 4
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Cette publication est également disponible en : English (Anglais) العربية (Arabe)

En Tunisie où des chiffres ahurissants confirment la hausse de la violence domestique à l'encontre des femmes, un climat de peur et de méfiance règne dans les cercles féministes. En effet, les militantes s'inquiètent que les logiques patriarcales s'enracinent non seulement au sein de la société mais aussi au plus profond des institutions étatiques qui n'appliquent pas la loi 58/2017 en bonne et due forme.  Cela constitue un nouvel obstacle à la sécurité des femmes tout en marginalisant leurs combats.
La loi 58 de 2017 élargit l'éventail des infractions et des violations passibles de sanctions relatives à la violence à l'encontre des femmes, et affirme que la Tunisie est l'un des pays les plus avancés dans la région en matière de droits des femmes. Elle assure également une protection juridique et matérielle aux victimes dans ce pays. Néanmoins, en l'absence de toute volonté politique et de ressources suffisantes, l'application de cette loi s’avère très difficile. En conséquence les mentalités se figent et se reflètent sur les institutions étatiques, en premier lieu la police et le pouvoir judiciaire.

Le véritable problème qui entrave la sécurité des femmes, ce sont les résidus du patriarcat gravés dans l’esprit des forces de l'ordre et des agents de police chargés de faire respecter la loi et de protéger les femmes, lorsqu'elles portent plainte contre la violence dont elles sont victimes.

Comment une police patriarcale pourrait-elle protéger les femmes ?

Après avoir subi des violences domestiques, matérielles et morales en cascade pendant des mois, Hanane, une mère trentenaire de deux enfants, raconte à Medfeminiswiya son expérience avec le centre de sécurité où elle s'était rendue pour porter plainte auprès de l'unité nationale contre la violence faite aux femmes.

« Le directeur de l'unité contre la violence faite aux femmes m'a conseillée de garder mon calme et de pardonner mon mari pour le bien de mes enfants en parlant de "petites gifles passagères", "puisqu'il ne t'a pas battu jusqu'au sang »

« Mon mari violent et alcoolique a fait de ma vie un enfer. Il me battait et cassait des objets dans la maison, chaque fois que j'osais exprimer mon mécontentement, lui reprochant de se soustraire à ses responsabilités en tant que père », nous confie la jeune femme. La situation s'est dégradée progressivement mais a culminé une nuit d'hiver, où il s'est permis de me frapper devant les enfants et de verser de l'eau froide sur mon corps en m'interdisant d'entrer dans les chambres qu'il avait minutieusement fermées. Il voulait que je dorme dans le corridor, en guise de punition. »

Hanane poursuit : « Le directeur de l'unité m'a conseillée de garder mon calme, de ne pas aggraver le problème et de pardonner mon mari pour le bien des enfants en parlant de "petites gifles passagères", ajoutant :  "puisqu'il ne t'a pas battu jusqu'au sang comme beaucoup de femmes qui viennent ici. Essaye de régler le problème et oublie le divorce car il ne fera que détruire ta famille’. »

Ces phrases et expressions indiquent la normalisation de la violence faite aux femmes en les réduisant à un sort dont elles devraient s'accommoder. Ce qui souligne une fois de plus le patriarcat gravé dans les mentalités de ceux qui devraient oeuvrer pour la lutte contre la violence. De plus, elles mettent en évidence l'importance de ne pas se contenter des lois, car la lutte dépasse de loin les textes de lois, les programmes ou les politiques. C'est une lutte contre des mentalités archaïques et figées qui ont besoin d'un changement radical, et qui est donc impossible à réaliser du jour au lendemain.

Hanane qui nous a confié son histoire, n'a pas prêté l'oreille aux conseils de l'agent de sécurité. Elle a décidé de faire valoir son droit à la poursuite judiciaire de son mari avant que la violence domestique ne s'exacerbe et la mène à la mort, à l’instar de beaucoup d'autres femmes. Elle a fini par demander le divorce, ce qui sera un long périple afin d'obtenir ses droits et de responsabiliser son mari pour tout le dommage et la violence qu'il lui a infligée.

« Le juge a banalisé la violence dont j'ai été victime en m'invitant à rester calme et rationnelle »

Evoquant sa première audition devant le juge durant la séance de réconciliation, Hanane s'exclame : « Je n'en reviens pas... Le juge a banalisé la violence que j'ai subi. Il m'a encouragée à rester rationnelle et à prendre la violence à la légère. Il n'a pas manqué de décrire les violences à mon égard comme de simples scènes de ménages ».

Le Centre d'écoute dans les locaux de l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates.

On assiste clairement à un relâchement de la lutte contre la violence faite aux femmes et aux droits humains bafoués par les fonctionnaires de l’'État qui ont la tâche de protéger les femmes. Tout cela entrave l'application de textes de lois contraignants, en l'absence d'une culture politico-juridique qui pèse sur les comportements civils et juridiques.

En effet, les cas de violence conjugale ont augmenté de manière exponentielle. Ils constituent désormais la majeure partie des cas de violence signalés, selon les données plus récentes du Ministère de la Femme, de la Famille, et de l'Enfant et des Personnes âgées. La ligne verte, une ligne gratuite à l'écoute des femmes voulant porter plainte, a reçu durant les 3 premiers mois de 2023 environ 921 signalements de cas de violence (dont 654 étaient à attribuer aux maris, ce qui représente 71% des cas de violence conjugale). Pour rappel, durant les premiers mois de 2022, 168 plaintes de violence conjugale ont été enregistrées, ce qui signifie que ce phénomène a triplé en un an.

En outre, selon une étude de terrain sur les dispositions en faveur de la lutte contre les violences faites aux femme, publiée en 2022, plus de la moitié des répondantes qui ont survécu à la violence estiment que les services de la police et de la gendarmerie nationale disponibles pour faire appliquer la loi n° 58 contre la violence faite aux femmes sont "mauvais, voire foncièrement mauvais".

Cette étude a également montré que l'un des problèmes les plus graves auxquels les femmes doivent faire face, quand elles signalent la violence dont elles sont victimes, est la distance entre elles et les équipes spécialisées qui ne sont pas toujours disponibles. Sans parler du harcèlement que celles-ci subissent de la part des forces de l'ordre.

De surcroît, on ne peut omettre le confinement instauré en Tunisie entre mars et juin 2020 qui a vu une augmentation inédite des cas de violence. En effet, le nombre de plaintes liées à la violence physique et verbale à l'encontre des femmes a quintuplé.
En 2020, le Centre d'écoute de l'"Association Tunisienne des Femmes Démocrates" à Tunis a reçu un nombre élevé de témoignages de femmes victimes de violence domestique dépassant de loin les cas signalés à la même période l'année précédente.

Un énorme fossé entre la loi et son application

Les organisations féministes en Tunisie s'accordent à dire qu'il existe un énorme décalage entre la loi de 2017 et les pratiques institutionnelles et sociales qui n'épousent pas son esprit ni ne respectent ses articles. On constate donc mise en œuvre lacunaire de cette loi à laquelle il faut remédier sérieusement.

En effet, le fossé entre les textes de cette loi et la réalité est bel et bien palpable. À titre d'exemple, la loi prévoit des moyens de protection et de prévention contre la violence domestique ; elle sanctionne les auteurs et dédommage les victimes.

Néanmoins, on assiste à un déficit de l'infrastructure idoine : surtout des centres d'écoute et des abris. L'État, pour sa part, ne consacre pas non plus le budget nécessaire et s’appuie sur l'aide fournie par les centres d'écoute au sein des organisations féministes où se ruent quotidiennement les victimes de violences.

Par ailleurs, les programmes scolaires officiels, tous niveaux confondus, ne comprennent aucune matière portant sur des sujets tels que l'égalité des genres, les rôles de genre non stéréotypés, l'importance de régler les disputes de façon pacifique dans les relations interpersonnelles, ou encore la violence basée sur le genre.

Le Centre d'écoute dans les locaux de l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates.

La loi 58 exige la séparation de l’agresseur et de la victime dès le premier acte de violence. Toutefois, cela n'est jamais appliqué ; les divers organismes évitent ce genre de séparations préventives pour des raisons purement patriarcales et culturelles, refusant que l’homme soit acculé à quitter son domicile et donc à le séparer de sa femme, victime de sa violence.

Les résidus les plus tenaces du patriarcat solidement enraciné se logeraient dans la structure traditionnelle de la société qui rend ses espaces hostiles aux femmes en raison de la distribution genrée des rôles entre hommes et femmes, ceux-ci se manifestant par des tâches confiées aux femmes dans le seul but d'octroyer aux hommes des droits au détriment des leurs.

Naila Al-Salini, spécialiste de la civilisation musulmane, explique…

Dans un entretien avec MedFeminiswiya Naila Al-Salini, docteure spécialiste de la civilisation musulmane, explique les origines de la domination masculine sous un angle historique, musulman et genré : « Quoiqu'elle semble malléable dans son fonctionnement intérieur, la société musulmane a toujours eu un cadre figé puisqu'elle a stéréotypé les relations interpersonnelles de façon à créer une hiérarchie. Les femmes ont été assignées à des rôles censés garantir le bon fonctionnement de la société. La notion la plus dangereuse et la plus percutante est la notion de curatelle tant dans le quotidien que dans l'interprétation du Coran.»

Pour la société musulmane patriarcale, la femme est un "bouc émissaire" qu'il convient de sacrifier quitte à épurer la société

Selon Naila Al-Salini, le statut social de la femme dans le monde arabe a été la cible de nombreuses attaques. Le discours idéologique répandu dans toutes les classes sociales visait à assaillir la femme d'accusations et à lui faire porter la responsabilité de l'évolution des sociétés musulmanes. Ainsi pour la société musulmane patriarcale, la femme est un « bouc émissaire » qu'il convient de sacrifier quitte à épurer la société.

La notion de curatelle dans la jurisprudence islamique pousse les femmes à puiser leur identité et leur humanité dans leur relation avec leur tuteur, leur mari et leur maître. La femme n'a aucune légitimité au sein de la société si elle ne jouit pas de la protection d'un homme. Elle est aliénée à l'homme, ayant elle-même consenti au rôle de garante de la notion de curatelle et s’étant érigée en gardienne contre tout ce qui pourrait ébranler cette optique résignée. 

Enfin, Al-Salini estime que « Bien qu'ils prétendent adopter des lois contre la violence, les régimes islamistes en Tunisie n'ont fait que renforcer des logiques patriarcales ancrées dans la religion. Et ces lois, visant à encourager la capacitation des femmes, ne servent qu’à charmer l'Occident, tandis qu’ils façonnent une réalité tout autre ». 

Sana Adouni

Sana Adouni

Sana est une journaliste et chercheuse en sciences politiques tunisienne, diplômée en communication publique et politique de l'Institut Politique de Tunis. Elle a publié des dizaines d'articles sur les droits de la femme et les droits humains, la corruption et la justice sociale, et a de l'expérience dans la rédaction de documents politiques. Sana a remporté le prix "Bachira Murad" organisé par la fondation "Friedrich Naumann" et le " Centre africain pour la formation des journalistes et des professionnels de la communication " pour son article sur la corruption en Tunisie, et le prix "Lina Ben Mhenni" de l'Union européenne pour son article sur la restriction du droit des femmes tunisiennes célibataires à congeler leurs ovules. À travers son travail, Sana s'investit dans la défense des droits des femmes, de l'égalité des sexes et de la justice sociale.

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