La Méditerranée compte des milliers d’îles et d’îlots, véritables trésors de biodiversité. Parfois arides, souvent sauvage, longtemps inaccessibles ou presque, ces territoires insulaires ont su développer des écosystèmes abritant une faune et une flore uniques au monde. Mais ces îles, et leurs trésors de tous types, sont vulnérables, menacées par les activités humaines qui s'étendent toujours plus.
Pour Medfeminiswiya, les îles de la Méditerranée ont présenté ces dernières années de vastes terrains d’investigation et d’exploration, une fabuleuse mine d’informations, où les femmes sont au cœur d’histoires et de reportages en lien avec l’écologie et la nature.
Et si à Capraia, en Italie, un bout de terre rude et aride, des femmes se consacrent à la collecte et à la transformation des plantes pour de multiples usages curatifs, à Kerkennah en Tunisie, les laggata, les glaneuses de palourdes, pratiquent une pêche à pied pénible mais nécessaire pour la survie des populations. Entre exploitation des intermédiaires du labeur des femmes et interdiction de collecte des coquillages par les autorités, elles vivent une situation de plus en plus difficile.
Ces natives de Kerkennah, qui connaissent si bien la mer rappellent étrangement celles de Salina et de Stromboli en Italie où, jusque dans les années 1950, la présence des femmes à bord des petits bateaux familiaux était très répandue. Ces navigatrices hors pairs ont apporté une énorme contribution à la subsistance de leurs communautés, pourtant elles ont disparu de la mémoire collective.
Les iles, ces galettes de terre livrées aux quatre vents, sont aussi propices à la fabrication des mythes et légendes. A Alicudi, en Italie, les histoires sur les errances des sorcières volantes sont nombreuses. Elles représentent peut-être une vision transfigurée du désir féminin d'échapper au contexte étroit et limitatif imposé par une société profondément patriarcale.
Bonne (re)lecture !