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Ce qui attire le plus l’attention cette année, c’est la concentration de l’activisme féministe sur les réseaux sociaux, y compris celui venant des groupes « TELL . Ces médias sont devenus des tribunes plus faciles d’accès et plus efficaces en raison de leur capacité à viser un public plus large, et en particulier les jeunes.
« Wassila » : une expérience de 25 ans dans le domaine rejoint l’activisme féministe numérique
Louisa Aït Hammou, membre du réseau Wassila de secours des femmes et des enfants depuis 25 ans, explique à Medfemniswiya que l’association a décidé cette année d’utiliser les plateformes des réseaux sociaux comme Instagram et Tik Tok pour publier des vidéos courtes racontant des histoires de femmes victimes de violence qui ont été aidées par l’association.
Louisa Aït Hammou signale que la décision de recourir à ces medias numériques est venue après que les membres de l’association ont mené une réflexion et révisé leurs plans. Etant donné que la tranche d’âge visée est celle des jeunes, le réseau « Wassila » a considéré que ces plateformes étaient le moyen le plus facile pour atteindre cette tranche d’âge et y a consacré ses efforts.
La page Algerian Feminists pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes
De son côté, Warda Souidi, militante féministe et créatrice de la page Algerian Feminists active depuis 2020, raconte comment elle a conçu un programme spécial pour la campagne mondiale de lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles, contenant de nombreuses publications et vidéos « Réels », en plus des transmissions en direct et des podcasts.
Le programme de l’équipe de la page Algerian Feminists a pour objectifs la conscientisation et la sensibilisation concernant les divers types de violence faites aux femmes et la lutte contre la fausse idée qu’il n’y a de violence que physique.
Étudiante, Dhoha Amrani s’est fait connaître dernièrement sur les réseaux sociaux pour son activisme et ses contenus numériques dans lesquels elle vulgarise des notions et des concepts féministes. Aujourd’hui, elle s’apprête à réaliser des vidéos de sensibilisation sur Instagram pour expliquer les différents types de violence auxquels les femmes sont exposées, et lutter contre les images stéréotypées qui les influencent.
Des femmes journalistes s’unissent pour un traitement responsable de l’information sur la violence faite aux femmes
De son côté, la journaliste et militante des droits des femmes, Majda Zouin, nous a appris qu’elle comptait participer avec d’autres journalistes et militantes des droits des femmes à une campagne de sensibilisation sur le traitement de l’information concernant les femmes, et les clichés véhiculée par cette dernière. Majda Zouin est également impliquée dans les activités d’une radio associative indépendante, Radio voix de femmes, elle participe à des émissions et des tables rondes sur la violence contre les femmes. Dans ses programmes, il est aussi question de ce qui se passe en Palestine.
« Ton droit dans la dignité » [expression en arabe dialectal] : une campagne numérique pour la création d’une institution centrale prenant en charge les femmes victimes de violence
Une des associations féministes qui produit du contenu numérique en Algérie a lancé une campagne sur les réseaux sociaux avec le slogan "Ton droit dans la dignité". Son objectif est de demander aux autorités la création d’un centre spécialisé pour recevoir les plaintes des femmes victimes de violence.
Cette idée est née en juin 2023 après des actions de sensibilisation menées par des activistes et des associations féministes. L’importance de ce centre réside dans le fait qu’il mettrait à la disposition des femmes et des filles victimes de violence toutes les figures professionnelles dont elles ont besoin. Ce centre pourrait se voir doter d’un local auprès de la Sûreté ou du Service de médecine légale de chaque Wilaya.
Ces actions ont été suivies d’une campagne numérique de sensibilisation sur la violence contre les femmes, avec pour objectif d’atteindre un vaste public. Celle-ci se poursuivra jusqu’au 8 mars 2024, date de la Journée internationale des droits des femmes.
Rapport sur les féminicides en Algérie
Quant au groupe Non aux féminicides-Algérie, il a publié un rapport sur les féminicides en Algérie entre 2019 et 2022, comprenant les chiffres enregistrés, des analyses et des recommandations.
Dans le cadre de la Campagne internationale contre la violence faite aux femmes et aux filles, le groupe a partagé la description de quelques victimes de féminicides depuis janvier 2023 et les détails de plusieurs procès de féminicides dont les accusés ont été jugés durant la même année que le crime commis.
Une pétition pour demander que l’Algérie applique les engagements des conventions internationales de défense des femmes qu’elle a signées
Dernièrement, des associations féministes et Amnesty International-Section Algérie ont pris l’initiative de publier une Pétition signée par plus de 100 personnalités pour demander que la société civile puisse participer réellement à l’application des engagements internationaux votés par l’Algérie en mars devant le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU.
La pétition a signalé que durant le 4ème cycle de l’Examen périodique universel (EPU), l’Algérie a accepté, sur 290 recommandations comprenant 14 thèmes liés aux Droits de l’Homme, 216 recommandations dont 44 sont consacrées à la consolidation et à la défense des droits des femmes, ainsi qu’à la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles. La pétition a appelé ce que les associations, qui s’activent dans ce domaine depuis des décennies, soient consultées et que leurs propositions et solutions soient pris en considération. La pétition signée sera envoyée à toutes les instances concernées et à la plus haute autorité du pays, représentée par la Présidence de la République.