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Il y a quatre ans, Medfeminiswiya inaugurait son site en proposant un dossier sur les droits sexuels et reproductifs des Méditerranéennes. Depuis, de l'inscription du droit à l'IVG dans la constitution française, à sa restriction dans certains pays européens, en passant par son éternelle interdiction dans la plupart des pays de la rive sud de la Méditerranée, disposer de leur corps comme elles l'entendent, faire ou ne pas faire d'enfant ainsi que se départir d’une sexualité encadrée par le mariage tient encore du mirage pour des millions de femmes.
La Tunisie est le seul pays du sud de la Méditerranée où l’avortement est légal depuis 1973. Ce pays attire également nombre de couples de la région souffrant d'infertilité, grâce à la présence et la bonne réputation de ses cliniques d'assistance médicale à la procréation. Les droits reproductifs et sexuels en Méditerranée connaissent de fortes disparités selon les pays, reflétant des contextes politiques populistes et des systèmesreligieux et socio-économiques marqués par le conservatisme. Ainsi dans des pays comme l’Egypte, le Maroc et la Turquie, les droits reproductifs restent limités, notamment en raison de normes sociales traditionnalistes ou de législations restrictives.
Les inégalités touchent particulièrement les migrantes comme en Espagne et surtout en Turquie, où les Syriennes peinent à accéder aux services de santé reproductive. En Serbie, de nombreuses filles et femmes n’ont toujours pas accès à la méthode contraceptive de leur choix. En Italie, la situation semble de plus en plus pénible pour les femmes quis'engageant dans un parcours d’interruption volontaires de grossesse, qui font face à des humiliations, des jugements et des violences. En Algérie, la sexualité féminine reste enfermée dans un triptyque : mariage, maternité, silence. Notamment pour les plus invisibilisées, les femmes en situation de handicap.
La Méditerranée a aussi été depuis deux années le berceau d’une guerre largement contre les civil.e.s de Gaza. Une des images les plus insoutenables de cette guerre a été l'attaque contre les neuf centres de fertilité à Gaza (IVF), où des embryons, dernier espoir pour des familles infertiles, ont été détruits. À Gaza, même la vie avant de commencer est décimée…
Ce dossier revient sur le combat mené par des femmes d’un bout à l’autre de la Méditerranée pour reprendre le contrôle de leur corps.
