Emancipation, égalité, différence : les lois qui ont contribué à la liberté des femmes en Italie

Autrefois, en Italie, les femmes pouvaient être condamnées pour avoir eu des relations extra-conjugales – l’adultère féminin était un délit – mais au cours des décennies les lois qui ont été adoptées ont changé la vie des Italiennes, y compris grâce au vif débat au sein du mouvement féministe, et, en écho, à l’engagement des femmes élues au Parlement.

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Autrefois, en Italie, les femmes pouvaient être condamnées pour avoir eu des relations extra-conjugales – l’adultère féminin était un délit – mais au cours des dernières décennies les lois qui ont été adoptées ont changé la vie des Italiennes, y compris grâce au vif débat au sein du mouvement féministe, et, en écho, à l’engagement des femmes élues au Parlement.

Manifestation du 8 mars 2018 à Rome. Photo Nathalie Galesne

Voici les douze lois les plus importantes votées de l’après-guerre à nos jours :

Droit de vote actif et passif (1945/1946)
Accès aux postes de la fonction publique (1963)
Divorce (1970)
Réforme du droit de la famille (1975)
Parité de traitement entre hommes et femme en matière de travail (1977)
Interruption de grossesse et mesures de protection de la maternité (1978)
Abolition du crime d’honneur, et du mariage réparateur (1981)
Interdiction des pratiques de mutilations génitales féminines (2006)
Égalité des chances sur le travail (2010)
Quotas favorables à l’élection des femmes dans les conseils d’administration (2011)
Loi contre le harcèlement (2009)
Loi contre la violence sexuelle (2013)

Les projets de lois pour abolir le patronyme comme unique nom afin d’attribuer à l’enfant également le nom de la mère, sans devoir recourir à cet ajout dans un second temps, ont été déposés mais n’ont toujours pas été discutés. Actuellement il est possible de donner le nom de la mère en l’ajoutant à celui du père à condition que le couple ne soit pas marié. Lorsqu’il l’est, il faut faire une demande auprès de la commune de naissance (jusqu’en 2000, ce changement coûtait environ 1000 euros et demandait une procédure d’environ deux ans).

Trois cadres politiques et législatives constituent un débat, en Italie, à l’intérieur et en dehors du mouvement féministe : à savoir la prostitution, la Gpa (utérus à louer) et la législation contre la haine envers les transsexuels et les homosexuels.

Sur la prostitution en 2017 certaines forces politiques, y compris des pans de la gauche, ont essayé de faire abroger la loi Merlin qui punit en Italie l’achat de services sexuels, et ce sous pression entre autres des lobby qui gèrent en dehors du pays le très fructueux commerce lié à la légalisation de la prostitution. Une partie du mouvement féministe, en particulier le mouvement Non una di meno, est en faveur de la légalisation de ce qu’elle définit comme “travail sexuel”, faisant ainsi la distinction entre contrainte et libre choix de se vendre.

Sur la Gpa, bien que la pratique soit encore majoritairement l’apanage de couples hétéros, le mouvement des femmes est de nouveau divisé entre celles qui pensent que l’interdire représente une attaque à la possibilité des couples homosexuels (en particulier masculins), et celles qui soutiennent à l’inverse qu’à l’exception de très rares cas de don entre proches, il s’agit d’un marché qui pénalise les femmes les plus pauvres, spécialement dans les pays aux économies sinistrées.

Sur l’actuelle loi contre la haine envers les personnes transsexuelles et homosexuelles le débat est également très âpre. De nombreuses féministes pensent que la confusion dangereuse entre les termes “sexe”, “genre”, “identité de genre” et “orientation sexuelle” contenue dans le projet législatif représente un recul de la centralité des femmes, y compris du point de vue des droits acquis.

*Journaliste, formatrice, media blogger, écrivaine  MonicaLafranco, RadiodelleDonne, Altradimora, RadiodelleDonne, MareaOnline

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